Améliorer le son d’un violon

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La quête du son “ultime” est pour beaucoup de musiciens un investissement de temps et d’argent énorme. Et bien que le son d’un instrument provient pour beaucoup de l’expertise de son joueur, il est toujours possible d’améliorer le son d’un violon ou de compenser son caractère pour être plus en phase avec notre propre goût. De même, le confort de jeu sur un instrument est primordial pour la production du son par le musicien. Nous verrons dans les lignes suivantes comment influencer de manière positive ces différents critères.

 

Chaque pièce du violon peut améliorer le son de manière plus ou moins prononcée.
Chaque pièce du violon peut améliorer le son de manière plus ou moins prononcée.

 

Les différents facteurs d’amélioration du son, de la jouabilité et du confort

Il existe en fait deux aspects bien distincts d’un instrument que l’on peut améliorer : la sonorité et le confort. Ces modifications ou réglages dépendent principalement des goûts et façon de jouer d’un violoniste, qui d’après son expérience pourra savoir ce qui lui convient le mieux . Il n’existe malheureusement pas de vérité absolue à ce niveau là. On peut tout de même se référer à un standard sur lequel les luthiers se basent pour proposer une solution passe-partout qui conviendra au plus grand nombre.

Bien qu’un violon d’étude ne pourra jamais être vraiment transformé en instrument de luthier. Quelques moyens simples peuvent jouer de façon significative sur le son ou la jouabilité d’un instrument.

On peut aussi préciser que si les Stradivarius et autres Guarnerius possèdent un son si merveilleux. Outre le fait qu’il s’agisse d’instrument très bien construit. C’est que leurs propriétaires accordent une très grande importance au montage, à l’optimisation et à l’entretien. N’hésitant pas à investir de très grosses sommes d’argent pour en améliorer le son au maximum.

 

Améliorer le son et modifier le caractère :

  • Les cordes
  • L’âme
  • Le chevalet

 

La jouabilité et le confort de jeu :

  • Le sillet (en haut de la touche)
  • La hauteur des cordes (chevalet)
  • Les chevilles
  • Le cordier et tendeurs
  • Le manche

 

 

Comment optimiser et améliorer le son d’un instrument

En tant que musicien, il est possible de veiller en partie sur la qualité du son et le confort de son instrument. Cependant, dans la plupart des cas, seul un luthier expérimenté possédant l’outillage nécessaire pourra réaliser ces modifications.

 

Affinage d'un chevalet de contrebasse pour en optimiser le son et le confort.
Affinage d’un chevalet de contrebasse pour en optimiser le son et le confort.

Comment un luthier peut améliorer le son d’un instrument

Les cordes

Sélectionner des cordes de qualité et les changer régulièrement permet de conserver toute la richesse du son. Le choix de ces cordes dépendra beaucoup de vos goûts, du caractère de votre instrument mais aussi de votre budget. N’hésitez pas à essayer de nouveaux modèles ou différentes tensions voire même à utiliser des cordes de différents jeux en même temps. Cela peut vous permettre de compenser certains défauts de l’instrument.

Les jeux de cordes de bonne qualité peuvent s’avérer coûteux, mais c’est une opération relativement simple à réaliser soi-même. Si vous voulez en savoir plus, cet article pourra vous aider à trouver vos cordes idéales.

La taille et réglage d’âme

L’âme est une pièce en épicéa qui se trouve à l’intérieur du violon, sous le pied aiguë du chevalet. Elle a pour fonction principale de transmettre les vibrations entre la table et le fond. Elle permet aussi de contrer la tension exercée par les cordes sur la voûte. Celle-ci est propre à chaque instrument et doit-être ajustée parfaitement afin d’être maintenue en position sans endommager la table ou le fond. On peut jouer sur sa tension et l’approcher ou l’éloigner du chevalet pour orienter le son de l’instrument, en modifier le caractère et l’équilibre entre les cordes.

Remettre en place l’âme d’un instrument peut suffire à en restaurer le son, mais parfois une nouvelle pièce doit-être installée.

Au rythme des saisons, sous l’influence de la tension des cordes et des conditions atmosphériques l’instrument se modifie peu à peu. On peut dire qu’il “respire”. Au cours des premières années, plusieurs âmes peuvent alors être nécessaires pour accompagner l’évolution de sa personnalité sonore. L’utilisation de bois de grande qualité, sélectionnés et fendus et au diamètre scrupuleusement choisi procurent une réelle différence de timbre.

 

La taille et réglage du chevalet

Le chevalet est une pièce centrale qui peut s’user et se déformer avec le temps. Compromettant aussi bien la qualité du son que la jouabilité d’un instrument. L’installation d’un chevalet nécessite l’outillage et l’expérience d’un luthier qualifié mais son remplacement. Le choix d’une pièce de haute qualité en érable rigide et dense. Elle-même mise à l’épaisseur pour en réduire au maximum sa masse et donc sa capacité à absorber le son. Permettra d’optimiser au maximum la transmission des vibrations des cordes au reste de l’instrument.

En outre un chevalet est aussi une œuvre d’art en soi. Selon le style du luthier, elle peut ajouter un certain cachet à l’instrument.

On estime qu’il faut généralement changer un chevalet tous les 10 à 20 ans même si les conditions de jeu sont encore optimales et qu’il est toujours droit. En effet, le bois du chevalet vieilli, sèche et s’oxyde. Devenant de plus en plus cassant, et pouvant causer un son plus froid.

 

Les autres pièces

En vérité, chaque pièce de l’instrument, même a plus insoupçonnée, peut agir sur le son de manière bénéfique ou négative. Le sillet du bas par exemple est un élément qui ne semble pas posséder le moindre mystère, mais pourtant, sa hauteur influe sur l’angle des cordes au niveau du chevalet et donc sur le son.

Les choix de mentonnières, cordiers, coussinets, et autres accessoires ont aussi une influence…

 

L’archet

Il est aussi utile de rappeler que le son provient aussi grandement de l’archet : inutile d’investir dans des cordes hors de prix et dans un montage de compétition si votre archet possède une mèche vieille de 10 ans.

Comment agir sur la jouabilité et le confort

La hauteur des cordes

La hauteur des cordes est une histoire de compromis. Trop hautes, les notes seront difficiles à jouer. Trop basses, les notes seront étouffées causant par la même occasion des grésillements désagréables. Cette hauteur peut varier pendant la vie de l’instrument avec les mouvements des bois de manche ou de la touche. Les changements saisonniers d’hygrométrie qui font “gonfler” ou “dégonfler” la table d’un violon peuvent faire varier ces hauteurs. Le phénomène est particulièrement marqué dans les climats plus “tropicaux”. il faut alors parfois deux chevalets pour un instrument : un pour la saison sèche et un autre pour la saison humide.

Dans la plupart des cas une simple rectification de touche ou un changement de chevalet permet de régler le problème de hauteur de cordes. Mais il se peut aussi que l’instrument requiert une surélévation de la touche, un changement de la touche voire même dans de plus rares cas un changement complet du manche avec une enture (le fait de conserver une volute et un cheviller et de les placer sur un nouveau manche).

Le manche

Un manche est le lien entre le musicien est son instrument, celui-ci doit être propre, doux et exempt de défaut. Facilitant ainsi les déplacements de la main sur celui-ci. Il ne doit en principe faire qu’un avec le sillet et la touche tout en étant parfaitement adapté à la main du musicien Si ces critères ne sont pas respectés, un luthier pourra parfaitement en corriger les défauts.

Les chevilles

Pouvoir accorder son instrument avec des chevilles bien graissée et qui tiennent la note devrait être une généralité. Un luthier peut intervenir rapidement sur des problèmes causés par des chevilles récalcitrantes. Pour en savoir plus n’hésitez pas à consulter l’article sur comment préserver son violon.

Les cordiers et tendeurs

Les cordiers modernes dotés de quatre ajusteurs fins permettent une grande précision d’accordage pour toutes les cordes et leurs matériaux les rendent très légers. Il n’est pas trop onéreux de remplacer votre vieux cordier équipé de lourds tendeurs métalliques.

 

Mentonnières et coussins

La mentonnière et le coussin, si vous choisissez de les utiliser sont un facteur important du confort et de la jouabilité. Une posture inconfortable et ou instrument instable ne procurent absolument pas une expérience de jeu agréable. C’est pour cela que si vous ressentez un inconfort permanent ou des douleurs, adapter ces accessoires ou les remplacer peut-être une solution.

 

 

Les autres solutions plus radicales pour améliorer le son

Il existe quelques interventions beaucoup plus lourdes qui peuvent favoriser le son et le confort. Elles seront mentionnées brièvement car elles sont onéreuses et leur réalisation par un luthier expérimenté peut rapidement dépasser le prix d’un instrument.

 

Remplacement du manche

Cette opération permet de récupérer de l’épaisseur sur un manche devenu trop fin ou endommagé. Elle permet aussi de retrouver un bon basculement (angle du manche) ce qui améliorera à la fois le son et le confort. La volute et le cheviller peuvent être conservés pour les instruments les plus précieux.

Remplacement du barrage de table

A l’intérieur de l’instrument, du côté des basses, se trouve la barre d’harmonie. Elle renforce et rigidifie la table d’harmonie sur sa longueur, jouant un rôle important sur la transmission du son. C’est aussi un facteur déterminant de la stabilité de la structure. Cette barre en épicéa peut “s’essouffler” ou se décoller au fil des années. Ainsi son changement devrait améliorer le son de manière considérable.

C’est en tout cas une opération que ne modifie en rien la valeur de l’instrument ou son intégrité. En effet cette pièce est naturellement faite pour être modifiée ou changée au cours de la vie d’un instrument.

 

Reprendre les épaisseurs

Certaines personnes crieront au sacrilège car il est vrai qu’il s’agit là d’une intervention lourde en conséquences. En effet par le passé certains luthiers n’ont pas hésité à déformer des chef-d’œuvre en pensant améliorer leur son. Ces opérations pouvaient être l’agrandissement des ouïes, élargissement ou rétrécissement des contours ou éclisses et mais aussi la reprise des épaisseurs. La conséquence de ces opérations sur des antiquités peut-être très dommageable et est à éviter à tout prix.

Il y a pourtant des instruments sur lesquels il peut-être acceptable de “corriger” les épaisseurs. Il n’est alors question que de terminer le travail des ouvriers d’autrefois parfois trop pressés par les rythmes de production.

 

Avertissements

Bien que le but de ces interventions soient d’en améliorer le son, le résultat inverse peut aussi se produire. Si ces modifications sont réversibles il s’agit d’un moindre mal, mais dans tous les cas il faut rester vigilant.

 

3 Responses

  1. Jean
    | Répondre

    Peu de fautes, mais on les voit tout de suite. Merci de corriger si possible. Par contre, excellent article. Merci !

    • Je vais prendre le temps d’identifier ces fautes et de les corriger. Sinon, vous pouvez toujours me les signaler et je ferai la correction immédiatement.

  2. Said saoudi
    | Répondre

    Si on ajoute une semelle au dessous des pieds de chevalet. Est ce que c’est faisable. La transmission du son ne sera pas affectée.
    Cette méthode pour récupérer un chevalet on la pratique comme moyen de fortune lorsqu’on a un bon chevalet qui est trop cours

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