Il n’y avait qu’une seule solution pour moi si je voulais sauvegarder une partie des projets que nous avions mis en place avec la Corée cette année. En effet, le confinement général et la pandémie s’abattant sur le monde nous avait empêché de les concrétiser. C’est pourquoi, si je voulais préserver toute cette préparation, il fallait coûte que coûte que je me rende à Séoul. Bien sûr, avec la situation actuelle, tout est devenu beaucoup plus compliqué et vous le découvrirez à travers ces lignes. Comme je me trouve actuellement à vivre la quarantaine en Corée, je peux tout à fait prendre le temps de vous décrire mon parcours. J’espère ainsi que vous pourrez comprendre comment cela se passe si vous souhaitez emprunter le même chemin.
La quarantaine en Corée
Avant le départ
De nos jours il est beaucoup plus difficile de voyager que d’habitude. C’est en fait le résultat direct des différentes directives de limitation du mouvement des populations mises en place par les gouvernements. Ceux-ci, bien entendu, pour éviter la propagation du dernier virus à la mode.
Ainsi, même si nous pouvions autrefois voyager librement et sans visa jusqu’en Corée, il faut obligatoirement en obtenir un aujourd’hui.
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Comment obtenir un visa
Si vous cherchez un visa, vous vous rendrez vite compte qu’il en existe beaucoup… Pour ma part, j’ai fait une demande de visa C-3-4, ce qui est en fait un visa commercial de courte durée. Comme je ne savais pas si les visa touristiques étaient valables à cette époque, et que j’étais de toute façon en voyage d’affaire, cela me semblait évident.
Voici toutefois les (nombreux) documents qu’il m’a fallu fournir afin d’obtenir ce visa :
- Passeport original en cours de validité. Il faut en effet envoyer votre propre passeport à l’ambassade.
- Une photo aux normes (et d’une taille spécifique).
- Un formulaire de demande de Visa rempli et signé. De plus, il est obligatoire d’indiquer sur le formulaire une adresse et un numéro de téléphone en Corée.
- De nombreux documents sont aussi nécessaires pour justifier le déplacement d’affaire : une lettre de ma part attestant de mon propre déplacement en Corée, une lettre d’invitation de la part des partenaires coréens, et bien sûr tous les justificatifs prouvant l’existence des entreprises en question.
- Ensuite, il faut un certificat médical Covid-19 daté de moins de 48 heures avant l’envoi des documents. Ce certificat s’obtient ainsi faisant un dépistage dans un laboratoire. Le processus est de se faire enfiler un coton tige de 20 centimètres dans le fond du nez, autant dire que ce n’est pas des plus agréable.
- En plus de cela, il faut remplir un questionnaire de santé préalable qui est fourni par l’ambassade.
- Il faut également signer le consentement pour une quarantaine de 14 jours lors de votre arrivée sur le territoire
- Que serait un dossier officiel sans le traditionnel justificatif de domicile en France ?
- Il est enfin demandé de fournir un CV pour justifier de ses compétences et de vérifier qu’elles soient bien en adéquation avec les éléments fournis.
Quelques informations sur le visa
Le Visa prend environ deux semaines avant de vous revenir, et les frais de dossier vous sont prélevés même si celui-ci vous est refusé. Pour plus d’informations, vous pouvez suivre le lien suivant : http://overseas.mofa.go.kr/fr-fr/wpge/m_9488/contents.do.
Pour vous faire une idée du coût d’un tel visa, voici la liste :
- Photos officielles : 5 euros.
- Coût du Visa : 35,20 euros.
- Dépistage COVID-19 : 73,59 euros
- Chronopost Aller-Retour : 58 euros. (obligatoire)
Soit un total de 171,79 euros à ajouter à votre budget de voyage.
Le départ vers la Corée
Avant tout, il faut savoir que le trafic aérien est de nos jours assez limité. Par exemple à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, d’où je suis parti, environ 30% des vols habituels décollent chaque jour. L’avantage est qu’il n’y aura pas beaucoup de monde dans les halls et que les différentes obligations se dérouleront rapidement.
Par contre, il sera peut-être plus difficile de trouver un vol qui correspondra parfaitement à ce dont vous avez besoin. De même il faudra privilégier les vols directs, car beaucoup de correspondances ne sont plus assurées. En plus, les billets coûteront généralement plus cher que ce dont nous avions l’habitude avant.
Dans l’avion
J’ai voyagé cette fois avec Korean Air, un vol direct jusqu’à Séoul qui se déroula pendant environ onze heures. Il y avait très peu de monde, de nombreux sièges étaient libres, si bien que beaucoup de rangées étaient totalement vides. Je pouvais également constater que hormis les personnes voyageant en groupe, il y avait toujours une séparation maintenue entre les passagers.
Enfin, la seule différence notable était que tous les voyageurs portait un masque… Mais sinon tout restait vraisemblablement comme avant.
Le début de la quarantaine en Corée
Une fois à l’aéroport, c’est là que le flou commence. Aucune information n’avait été donné avant que je ne me retrouve en Corée. Ainsi, je ne savais pas où se trouvait le lieu de quarantaine, ni combien de temps cela allait durer, et encore moins combien cela allait me coûter, car oui, ce séjour obligatoire est payant.
À l’aéroport
Une fois sorti de l’avion, tout un parcours a été mis en place par le personnel militaire. Une armée de jeunes coréens, sûrement en plein service civique, occupent les différents stands qui jalonnent le parcours qui mène aux habituels contrôles des passeports. Ce sont là que nous recevons habituellement les autorisations d’entrée sur le territoire.
Ainsi cela commence par l’installation de l’application d’auto-diagnostic et de suivi gouvernemental. Chacun doit donc installer sur son téléphone ce programme de suivi avant de le faire vérifier par le surveillant. Ensuite s’entame un long parcours rempli de paperasses à compléter puis à faire valider.
Une de ces étape consiste à faire vérifier votre téléphone, que votre numéro fonctionne et corresponde à ce que vous avez indiqué sur les papiers. De plus il est vérifié que l’application soit opérationnelle et que votre premier diagnostic ait été réalisé. Ensuite, quelqu’un téléphone à votre garant en Corée pour contrôler les informations que vous avez fourni.
Une fois le périple complété, vous pouvez passer le poste de contrôle où l’on vous remet votre autorisation d’entrée sur le territoire et vous équipe d’un badge très voyant autour du cou. Il s’agit ensuite de récupérer vos bagages. Pour ma part, j’ai dû faire une halte au poste de douane afin d’enregistrer les instruments que je transportais, mais il n’y ici rien de bien différent par rapport à ce qu’il se passe d’habitude.
En sortant de l’aéroport
C’est en passant les portes qui mènent au hall des arrivées que je suis accueilli de nouveau par des militaires en combinaison intégrale. Ceux-ci m’indiquent de les suivre jusqu’à l’extérieur où se trouve une série de tentes dans lesquelles une nouvelle étape m’attend à chaque fois : vérification des papiers, remplissage de formulaires, prélèvement nasal et buccal pour dépistage… Le bonheur !
Je suis ensuite invité à m’asseoir sur un banc avec d’autres étrangers qui viennent également d’atterrir. Aucun d’entre nous ne sait alors où nous amènera la suite du périple. Ce n’est qu’après quelques dizaines de minutes d’attente que nous sommes invités à monter à bord d’un bus. Lorsque le chauffeur prend place quelques minutes plus tard, les policiers qui nous escortent nous annoncent que le voyage ne durera pas plus d’une demi-heure.
Nous voyageons ainsi jusqu’à ce que le bus s’arrête devant un grand bâtiment, un hôtel portant le nom pompeux de Royal Emporium. Celui-ci se trouve à sur l’île de l’aéroport d’Incheon où nous sommes descendus du ciel.
Arrivée à l’hôtel
Une fois sorti du bus, nous sommes accueillis par les agents gouvernementaux affectés à ce lieu de quarantaine. Après un contrôle de la température, une courte formation sur l’utilisation d’un thermomètre et l’installation d’un nouveau programme d’auto-diagnostic, nous sommes conviés l’un après l’autre à payer notre séjour.
Les quatorze nuits et la pension complète coûtent un total de 1.400.000 Won, soit environ 1.060 euros. Un budget équivalent à 75 euros par jour.
Jusqu’à la chambre
Une fois le paiement complété, il m’est remis un repas et des sacs poubelles (orange fluo avec des symboles “danger biologique”) qui me serviront à me débarrasser de mes déchets suspects pendant mon séjour. De plus, je reçois la carte magnétique de mon lieu de vie.
Je suis ensuite guidé vers l’ascenseur par un agent en combinaison. L’étroite cage d’acier qui me menait au onzième étage avait été fraîchement décontaminé et les parois ainsi que le sol étaient recouverts d’un gel translucide, visqueux et oppressant. Une fois arrivé à l’étage de ma chambre, je constatais que de nombreux sacs plastiques oranges, les mêmes qui m’avaient été confiés, jonchaient le sol. Les chambres étaient complètement vides, pas de draps, ni d’oreillers et quelque chose semblait étrange.
Découverte de ma chambre
Ce n’est que plus tard, alors que je déballais mes affaire et m’apprêtais à manger, qu’un agent vînt nous annoncer que nous avions été placé dans la mauvaise aile. Ces chambres étaient en fait toujours en cours de décontamination. Une erreur assez grossière qui ne m’aurait pas surpris dans n’importe quel autre pays… Mais rien de bien gênant, puisque il n’y a pas réellement de contamination, enfin, pas plus que dans n’importe quel autre chambre hôtel.
C’est après un ultime effort que je pus enfin rejoindre la pièce que j’allais côtoyer pendant les deux semaines. Et refermer ainsi ce cercueil de ciment, de bois et de verre qui allait endurer ma présence durant la quarantaine en Corée, MA quarantaine en Corée.
La vie quotidienne de la quarantaine en Corée
La chambre d’hôtel
Si vous avez vécu le confinement en France dans un studio de 12m2, vous savez sûrement à quoi vous attendre. Toutefois, il y a quelques particularités propres à ce séjour en solitaire. Notamment le fait qu’il est impossible d’obtenir une dérogation pour aller faire du jogging près de la plage. Toute infraction est en fait punie, par des amendes, ou par une expulsion définitive du pays.
Mais finalement, les conditions ne sont pas vraiment extrêmes. Même s’il n’y a pas la possibilité de trop se déplacer, je dirais que le lieu d’accueil n’est pas si désagréable.
- Il y a bien sûr une climatisation mais aussi une fenêtre équipée d’une moustiquaire. L’air frais, il n’y a que ça de vrai.
- Un petit bureau et une chaise me permettent de travailler sur mon ordinateur et de manger mes repas.
- Ensuite, il y a un peu d’électroménager avec une bouilloire et un mini-réfrigérateur dans un des placards.
- Une véritable salle de bain équipées de serviettes mais aussi des produits d’hygiène (savon, shampoing, brosse à dent, dentifrice etc…).
- En terme de distraction, il se trouve non seulement une télévision, une connexion à internet et aussi une Bible dans le tiroir de chevet.
- Enfin, trois paires de pantoufles pour pouvoir en changer à ma guise. Je regrette toutefois l’absence de peignoirs !
Que peut bien valoir cet hôtel ?
Vous pourrez vous en faire votre propre opinion après le visionnage de ces quelques clichés.
En faisant quelques recherches sur Internet j’ai toutefois pu déterminer que le prix de la chambre était bien au dessus de 50 euros par nuit. Donc en comptant les frais, le forfait qui nous est proposé n’est pas hors de prix en pension complète… Mais il est quand même question de payer pour devoir rester enfermé pendant deux semaines. Ce qui, bien entendu, détruit toute tentative de mesure du rapport qualité-prix.
Les repas
S’il y a bien une chose qui est importante lors d’un confinement, c’est la nourriture. Sa distribution rythme la journée et apporte un moment d’excitation qui nous rappelle un peu l’époque de la cantine. Vous savez, ce moment où vous avez très faim, mais vous ne savez absolument pas ce qui va vous être servi, ni dans quelle proportion. Quoi qu’il en soit, cela arrive toujours au même moment :
- Le petit déjeuner à 8 heure.
- Le déjeuner à 12 heure.
- Et enfin le souper à 18 heure.
À chaque fois, le même rituel, quelqu’un frappe à la porte ou actionne la sonnette. J’ouvre la porte et un petit sac plastique m’attend devant, renfermant un trésor de victuaille. Mais ce butin est fluctuant comme en attestent les photos que voici :
Une chose est sûr, c’est que à part les soupes dans lesquelles j’ai ajouté l’eau bouillante que je faisais moi même, aucun des repas qui m’a été livré n’était encore chaud au moment de me servir. Vive la quarantaine en Corée et le pique-nique d’intérieur.
Si vous voulez suivre mes aventures culinaires, allez jeter un oeil à mon album de stories “Corée 2020” sur Instagram. Il y a des choses assez surprenantes !
Les livraisons
Il est possible de se faire livrer dans votre chambre d’hôtel, il y a toutefois quelques conditions. Voici la réponse que je reçus d’un agent gouvernemental :
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“Lorsque votre colis arrive, nous allons l’ouvrir et le fouiller pour vérifier qu’il ne contienne pas de cigarettes, d’alcool, d’armes ou de nourriture périssable.”
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Toutefois, j’ai testé pour vous puisque j’ai reçu un colis de ravitaillement. Oui, je dois avouer que les photos des plateaux repas (탕수육) que j’ai posté sur Instagram ont tellement fait pitié que tout le monde a voulu m’envoyer de la nourriture… Le seul problème c’est qu’il est impossible d’envoyer quelque chose de vraiment bon !
Il semblerait que des livres soient livrables (admirez cette succession de mots), par contre il est impossible de se faire déposer un instrument de musique. Il faudra donc vérifier au cas par cas suivant ce que vous désirez vous procurer pendant votre quarantaine !
La lessive
Il est naturel de se demander ce qu’il va se passer avec nos habits… Parce que deux semaines de linge sale, cela fait tout de même beaucoup. C’était en tout cas une question à laquelle je n’avais pas trouvé de réponse avant d’arriver… Et à vrai dire ce n’était pas claire avant que je m’interroge sur la présence de deux savons différents.
Il faudra en fait que vous laviez vous-même vos habits dans le petit lavabo qui se trouve dans la salle de bain. Jusque là rien de bien compliqué, mais c’est ensuite qu’apparaît l’immense problème. En effet, rien n’est prévu pour accrocher le linge que vous venez de laver.
Si jamais cela vous arrive, voici la méthode que j’ai mis au point : utiliser les sept cintres qui se trouvent dans la penderie et utiliser n’importe quelle bordure qui permettre de les accrocher correctement dans la chambre… Et croyez moi il n’y en a pas beaucoup qui sont exploitables avec le poids du linge mouillé !
L’auto-diagnostic
Cette pratique fait intégralement partie de la vie de confiné. Chaque jour il est question de prendre sa température avec un thermomètre qu’il faut placer dans le creux de l’aisselle. Ensuite, il faut décrire son état ainsi que les symptômes éventuels.
Les journées sont également ponctuées d’alertes que vous recevrez sur votre téléphone avec une sonnerie stridente. Toutefois, ce ne sont que des informations générales d’après ce que j’en comprends.
La radio gouvernementale
Ce n’est pas vraiment une radio, mais plutôt une émission qui revient de manière assez aléatoire. En fait, toutes les chambres semblent équipées d’un haut-parleur qui diffuse des messages durant la journée et même la nuit. Effectivement, je me rappelle que le premier jour un message avait été émis après minuit, mais ce n’est plus arrivé par la suite.
Ces messages sont souvent des recommandations sur les bonnes pratiques à adopter durant la quarantaine. Mais la plupart du temps il s’agit de rappels qui mettent en garde ceux qui oseraient enfreindre les protocoles. Ceux-ci sont prononcés par une voix féminine robotique qui devient presque absurde à force de répétition.
Ainsi, il est interdit :
- De fumer
- De boire de l’alcool
- D’essayer de sortir de sa chambre
- De rencontrer d’autres résidents
- De lancer ou de cracher par la fenêtre
- Il est également recommandé de suivre tout un tas de règles.
Ces discours audio passent en anglais, mais il arrive que cela soit en coréen, en chinois ou en russe… Cependant, c’est totalement aléatoire et je ne comprends pas réellement quelle serait l’utilité d’une telle pratique… À moins que cela ne soit adressé qu’à une seule personne et qui mettrait en évidence l’utilisation de caméras ou autres moyens d’espionnages. La paranoïa s’empare de moi !
Les tensions politiques
En fait, en vivant la quarantaine en Corée, je ne m’imaginais pas participer à un conflit entre le gouvernement et les résidents locaux. En effet, les habitants du coin voient d’un mauvais œil l’utilisation de cet hôtel comme lieu de concentration pour les personnes potentiellement infectées. Cela mettrait notamment leurs enfants en danger et ferait baisser l’activité commerciale ainsi que la valeur des lieux environnants.
C’est pourquoi chaque jour, ou plutôt chaque nuit, ils se réunissent en face de ma chambre. Toujours le même rituel, en passant d’abord le même morceau qui semble tout droit sorti des plus kitsches épopées nationalistes, puis prenant part tour à tour à des séries de tirades injurieuses envers les employés gouvernementaux présent sur place. Un soir, l’énervé qui avait alors pris le micro avait crié tellement fort dedans que la le système de sonorisation a eu des ratés.
Ensuite, ils lancent les même bandes sonores enregistrées dans lesquels deux personnages s’adressent directement aux pensionnaires en isolement avec une voix robotique. Ils racontent ainsi qu’ils préféreraient être chez eux, et que nous ne sommes pas leurs ennemis. Toutefois, ils nous demandent quand même de contacter le gouvernement afin de partager leur message, puisque celui-ci ne semble faire la sourde oreille et ne pas vouloir accéder à leurs demandes.
Une cacophonie nocturne
Bref, entre ces haut-parleurs qui délivrent les messages gouvernementaux à longueur de journée dans la chambre et la soirée qui se voit assaillie par l’énorme sono des manifestants, je vous invite à croire que c’est animé dans le coin.
D’un côté, ceux qui clament : “ouvrez vos fenêtres et écoutez nous” pendant ce que dans la chambre une voix m’ordonne de fermer la fenêtre. Cette situation est presque comique tellement elle semble être sans issue. Si vous voulez comprendre l’ambiance, suivez mes stories Instagram sur “Corée 2020”.
Les manifestations en Corée du Sud
La Corée a suscité beaucoup d’attention durant l’épidémie, souvent applaudie ou pointée du doigt suivant l’interprétation que chacun faisait des décisions de son gouvernement. J’ai cru comprendre en écoutant distraitement les informations en France que les coréens étaient perçues comme un peuple soumis dont les dirigeants abusaient régulièrement avec leurs mesures répressives.
Toutefois, dans la rue durant les périodes où je me trouvais à Séoul je voyais tout le temps des rassemblements de protestation. Ces manifestations contestaient directement les actions des classes politiques… Et d’ailleurs, il y a de cela quelques années, les coréens ont directement jeté leur présidente en prison après être descendus dans les rues par centaines de milliers.
Enfin, peu importe, mais je trouvais le décalage assez drôle.
Les soins médicaux
Tout juste avant de partir, je me suis brûlé sur un fer à cintrer en plein milieu de la main. Je n’avais absolument pas eu le temps de m’occuper des soins en France, juste de quoi calmer la brûlure mais pas de traiter la peau. C’était un très mauvais timing, mais je fus finalement assez chanceux…
Vous vous doutez sans doute que dans un établissement où se trouvent des gens potentiellement malades, il doit y avoir du personnel soignant. Difficile d’évaluer combien exactement, mais dès le départ, nous avions été accueilli par plusieurs infirmières. De ce fait, nous avons reçu un numéro de téléphone et des adresse e-mail afin de leur faire part de nos requêtes.
Lorsque j’ai fait part de ma brûlure et de mon inconfort, j’ai pu parler à une infirmière au téléphone qui m’a ensuite fait transmettre ce dont j’avais besoin avec le plateau repas suivant. Il ne m’a pas été demandé de payer quoi que ce soit pour les soins et la pommade qui m’a été fournie.
Je ne peux pas vraiment parler du reste. Mais quoi qu’il en soit, j’imagine que le personnel sur place est tout à fait à l’écoute des résidents vivant en solitaire la quarantaine en Corée.
Ma sortie de la quarantaine en Corée
Deux semaines dans une chambre d’hôtel sont vraiment une expérience à part. Surtout en prenant en compte le décalage horaire et les nuits sans sommeil.
Pourtant je ne me suis pas vraiment ennuyé, car j’ai employé mon temps à rédiger des articles sur mon site internet. Sans parler de rattraper toutes les tâches administratives que j’ai laissé de côté sachant que je n’aurai que cela à faire. En plus, j’essayais de rester un maximum en contact avec vous. Un plaisir que j’espère pouvoir continuer pendant le reste de mon voyage.
Et enfin, je prépare aussi tout mes rendez-vous qui vont venir sur les semaines à venir et ça c’est passionnant !
Je sors la nuit du vendredi au samedi 4 juillet à minuit… Et ensuite m’attendent les véritables aventures au pays du matin clair et frais. C’est ainsi que s’achève ma petite histoire de la quarantaine en Corée.