Pour poursuivre l’exploration de la lutherie et des langues, j’aimerais vous parler des avantages d’apprendre une langue quand on est luthier. En fait, plutôt d’apprendre plusieurs langues, car je ne comptais pas vraiment la langue maternelle, même si elle est primordiale. Je vais tout d’abord vous expliquer pourquoi je pense que maîtriser plusieurs langages est indispensable en lutherie. Ensuite, je vais partager avec vous mon expérience et vous donner quelques pistes pour que vous puissiez, vous aussi, progresser.

Apprendre une langue quand on est luthier
Je ne savais pas trop comment illustrer le fait d’apprendre une langue quand on est luthier, alors j’ai juste mis une photo de moi dans un pays qui n’est clairement pas la France.

Pourquoi apprendre une langue quand on est luthier ?

C’est vrai que l’on ne réalise pas forcément le lien entre la langue et la lutherie au premier abord. La plupart d’entre nous ont d’ailleurs probablement cette conception du luthier passant le plus clair de son temps à l’établi. Une sorte d’ouvrier habile de ses mains qui n’a pour préoccupation que d’améliorer son geste et sa cadence. Et même si certains d’entre eux sont extrêmement taciturnes, comme s’ils étaient les gardiens d’un lourd secret, il ne faut pas oublier que le luthier est aussi un artiste et un commerçant.

Les artistes et les commerçants, pour s’accomplir, doivent se focaliser sur la communication. Je ne parle ici pas de ce mot sous un angle « marketing », même si cela ne serait pas forcément erroné. Ce que je veux dire par là, c’est qu’ils doivent transmettre un message, être les liens entre les individus et en allant encore plus loin, être les ambassadeurs de certaines valeurs : plus terre-à-terre pour les commerçants, et plus céleste pour les artistes. Le luthier quant à lui est une sorte d’hybride qui va, au gré de sa personnalité et de ses affinités, tendre vers un modèle plutôt que l’autre, mais les fondamentaux restent les mêmes. Il s’impose en tant que transmutateur entre le musicien et la matière et rend possible l’émotion musicale en exacerbant le potentiel expressif de l’inerte.

Ainsi, il doit comprendre le langage de la matière pour la traduire verbalement aux musiciens, qui généralement sont plus à l’aise avec d’autres modes d’expression. Et c’est là qu’entre en scène la parole.

Les avantages de parler plusieurs langues quand on est luthier

  • Premièrement, accéder à plus de connaissances, par l’écoute, la lecture et l’échange.
  • Ensuite, accéder à plus d’opportunités d’emploi.
  • De plus, cela permet de toucher plus de partenaires, que ce soit pour l’achat ou la vente.
  • Bien sûr cela enrichira également votre culture et élargira vos horizons.
  • Enfin, cela vous permettra de voyager et de vivre des expériences extraordinaires.

 

Quelles langues parler lorsque on est luthier ?

Même si au commencement, il y avait le verbe, et que celui-ci était divin, il ne fallu pas longtemps à l’homme pour s’éparpiller sur terre et accumuler un nombre de dialectes impressionnant. Toutefois, il n’y a que quelques langues qui vous apporteront un avantage certains lorsque vous les maîtrisez en tant que luthier. Et je vais vous expliquer en essayant de les classer par ordre d’importance.

L’anglais

L’anglais est avant tout une langue primordiale à maîtriser pour simplifier sa vie de luthier. Si c’est votre langue maternelle, sachez toutefois que c’est une lame à double tranchant. En effet, vous remarquerez qu’elle est comme un aimant et vous aurez du mal à vous en défaire. Ce qui rend plus difficile l’apprentissage d’autres langues.

Par contre, elle est aujourd’hui la référence mondiale en terme d’échanges commerciaux et de connaissances. Elle s’utilise tout d’abord dans le registre des échanges professionnels et elle est accessible pour une majorité de vos interlocuteurs. De plus, les ouvrages qui contiennent des informations vraiment intéressants sont souvent disponibles qu’en anglais. Ainsi, l’échange des informations se faisant très largement dans cette langue, ne pas la comprendre peut être un frein à l’apprentissage.

C’est pourquoi si je devais vous faire une recommandation : focalisez-vous avant tout sur cette langue. Elle vous ouvre de nombreuses portes et augmenteront vos possibilités professionnelles dans le monde entier.

Le français

La France est un des grands pays de la lutherie, mais il est encore plus reconnu pour l’archèterie. C’est une langue qui ne vous servira pas forcément à moins que vous souhaitiez travailler en France ou bien entretenir des relations commerciales solides avec elle. C’est en effet un pays qui regorge d’instruments d’excellente qualité, moderne et anciens. De même, de nombreuses entreprises mondialement connues se trouvent en France et dialoguer en anglais avec eux et parfois laborieux. Bien sûr, parler le français vous donnera tout de suite un air supérieur et romantique, à vous de les utiliser à votre avantage.

L’allemand

Apprendre une langue quand on est luthier à Berlin
L’Allemagne est tellement proche de Strasbourg, mais la langue reste une frontière.

L’allemand est quant à lui très similaire au Français en ce qui concerne l’utilité. C’est aussi un grand pays de lutherie et de musique. C’est pourquoi il n’est pas idiot de l’apprendre pour l’utiliser dans sa carrière, notamment si vous souhaitez trouver du travail, car il y a beaucoup d’opportunités là-bas.

L’italien

L’Italie est le berceau de la lutherie, en connaître la culture et la langue est donc tout à fait cohérent. Cela permet en effet d’aller à la rencontre des maîtres italiens et d’échanger avec eux, mais aussi de s’approprier les ouvrages en italien qui traitent de la lutherie. Ceux-ci sont souvent traduits en anglais, mais l’italien est quand même bien plus sympa.

Le chinois

Le chinois, c’est un peu la grande muraille linguistique. Cela paraît à première vue infranchissable… En plus, en y réfléchissant bien, quel intérêt peut il y avoir à parler chinois quand on est luthier ? Même si la Chine n’est pas historiquement un des pays du violon, que pouvons nous dire de la situation actuelle ? Avant la crise du COVID-19, elle totalisait l’exportation d’environ 1,5 millions d’instruments. Cela correspond en fait à 75% de la production mondiale.

Bien sûr, apprendre le chinois pour aller fabriquer des violons dans une usine n’est pas forcément un objectif de carrière qui offre des perspectives. Toutefois, le savoir-faire européen est grandement recherché dans ces contrées et de nombreuses entreprises et luthiers font le choix de s’y rendre pour acheter et vendre dans les meilleures conditions. C’est pourquoi cette langue a tout à fait sa place aujourd’hui et dans le futur dans l’arsenal linguistique du luthier.

Le japonais ou coréen

Ces deux pays et leurs langues sont incontournables en ce qui concerne le paysage musical actuel. La lutherie y est très développée et le savoir-faire est impressionnant. C’est pourquoi beaucoup d’entreprises s’intéressent à ces pays, plutôt dans le but d’y vendre les instruments européens.

Apprendre une langue quand on est luthier, mais aussi pour le devenir

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Un exemple de luthier polyglotte

Apprendre une langue quand on est luthier - Stepan Soultanian
Stepan parle couramment quatre langues dont l’anglais, l’allemand, le grec et le japonais.

Il y a de nombreux exemples de luthiers polyglottes à travers le monde, souvent parce qu’ils ont beaucoup voyagé et travaillé dans d’autres pays. L’exemple que je connais le mieux, car c’est un maître et ami, est celui de Stepan Soultanian. En effet, ce luthier, qui habite et travaille aujourd’hui à Chypre parle pas moins de quatre langues différentes à un niveau plus qu’acceptable.

Ses origines multi-culturelles lui ont permis d’être exposé à l’anglais, l’allemand et le grec tout au long de sa vie, de plus il a vécu de nombreuses années au Japon, ce qui lui permit d’en intégrer la culture et la langue. Lorsque je travaillais dans son atelier, j’entendais presque toutes ces langues dans une utilisation quotidienne.

Sa maîtrise de ces différents langages lui permet d’entretenir des liens étroits avec les musiciens et les ateliers du monde entier. Elles lui permettent ainsi, malgré l’isolement de son atelier chypriote, de vendre ses instruments un peu partout.

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Il est comptabilisé plus de 7 000 langues différentes à travers le monde, dont environ 230 rien qu’en Europe.

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Comment apprendre une langue quand on est luthier ?

Il y a différentes façons d’apprendre une langue quand on est luthier. Je vais vous parler dans un premier temps de mon expérience personnelle et vous y trouverez peut-être des éléments qui vous aideront à progresser. Pour ma part, j’ai étudié les langues suivantes :

  • Le français, c’est ma langue maternelle.
  • L’anglais, la langue que j’utilise parfois plus que le français.
  • L’allemand, que j’ai appris à l’école pendant de nombreuses années, mais que j’utilise très peu de nos jours.
  • Le chinois que j’ai commencé à apprendre à l’université par hasard et que j’ai continué plus tard en autodidacte.
  • Le coréen que je travaille quotidiennement depuis environ deux ans.
Apprendre une langue quand on est luthier à l'école
Apprendre une langue quand on est luthier étudiant dans une école internationale (en photo la NSVM).

Apprendre la lutherie dans un pays étranger

C’est ce que je conseille à tous les apprentis luthiers qui me demandent où apprendre. Si vous êtes français, n’allez pas poser vos outils à Mirecourt ou en Belgique. Dans le cas où vous êtes italien, sortez de vos frontières. Et si vous êtes anglais, mettez le pied sur le continent. Bref, mettez-vous dans des conditions qui vous permettront d’apprendre non seulement un métier mais aussi une culture et une langue. Vous n’en sortiez que grandi.

C’est ce qui m’est arrivé plus par chance que par réelle anticipation de projet professionnel lorsque j’ai décidé d’intégrer la NSVM. A l’époque, j’avais un très bon niveau scolaire, et j’avais pensé que cette aventure me permettrait de devenir bilingue, même si je n’en voyais pas forcément les avantages. Si je fais le bilan aujourd’hui, c’était une excellente décision.

Les 3 profils d’étudiants que j’ai remarqués

  • Premièrement il y a l’étudiant reclus. Celui-ci bien qu’il soit dans un autre pays, se renferme sur lui-même et vit dans son monde. Il ne tisse de liens ni avec ses camarades, ni avec les autochtones et ne se concentre que sur le programme scolaire. Inutile de vous dire que c’est la pire façon d’apprendre une langue et la culture du pays.
  • Ensuite, il y a l’étudiant communautaire. Il mène une vie sociale tout ce qui a de plus normal, mais uniquement au sein de sa communauté. Celle-ci se compose souvent de membres qui partagent à peu près la même langue et culture. Ce qui n’aide vraiment pas à progresser.
  • Enfin, il y a l’étudiant en immersion. Celui qui fait tout pour s’intégrer et se mêler à son nouvel environnement. Même si ce n’est pas facile, c’est sûrement le meilleur moyen de retirer tous les bénéfices d’un tel séjour.

Bref, profitez au maximum de votre expérience et faites d’une pierre deux coups.

 

Apprendre une langue grâce aux livres

Apprendre une langue quand on est luthier - Le chinois pourquoi pas
Apprendre une langue quand on est luthier grâce aux livres.

Bien sûr, cela paraît être une évidence pour beaucoup : il faut se procurer une méthode pour acquérir les bases d’une langue. C’est presque un passage obligé pour la plupart d’entre nous, même si les technologies modernes peuvent y supplanter. J’ai possédé et lu de nombreux livres pour apprendre les langues, notamment pour le français (vous savez, le Bescherelle et tout ça) pour l’anglais, pour l’allemand, pour le coréen et aussi pour le chinois.

D’ailleurs, pourquoi ne pas apprendre le chinois ?

Il y a quelques années, lorsque j’apprenais le chinois de manière assez intensive, j’ai fait l’acquisition d’une méthode nommée « Le chinois, pourquoi pas ?« . Mise au point par le français Christophe ZARZYCKI, elle propose au français de s’initier ou de progresser au chinois sans aucune connaissance préalable. Elle est plutôt intéressante, et même si je ne l’avais pas ouverte depuis un moment avant de la reprendre en main pour écrire cet article. J’ai ressenti toutes les heures passées à apprendre en parcourant les pages. J’ai eu de ce fait une sérieuse envie de m’y remettre. D’ailleurs, si cela vous intéresse, contactez-le directement en suivant ce lien, vous pouvez aussi vous rendre sur sa nouvelle chaîne Youtube où vous pourrez trouver de nouveaux cours.

 

Apprendre une langue grâce aux jeux vidéo

Alors effectivement, je vous parle de ça même si je ne vous conseille pas de jouer à des jeux vidéo pour apprendre une langue. Mais tous les moyens restent bons pour parvenir à la maîtrise. Pour ma part, les jeux vidéo m’ont permis de développer plusieurs qualités que je dois utiliser quotidiennement dans mon entreprise. Ce serait d’ailleurs un excellent sujet à aborder dans un article. Par contre, je ne joue plus depuis des années, principalement par manque de temps et de motivations. Toutefois, je vais quand même vous dire comment j’ai pu progresser notamment en anglais grâce aux jeux vidéo. Pour commencer, il faut revenir environ 20 ans en arrière, de l’ère Internet branchée sur la prise téléphonique.

Everquest, où comment j’ai appris l’anglais en jouant en ligne

C’est à cette époque que j’ai découvert un MMORPG du nom d’Everquest sur lequel j’ai dû brûler une majorité de mon adolescence. C’était bien sûr un jeu absolument pas traduit et bien compliqué comme on les faisait à l’époque. Il nécessitait notamment la coopération de centaines de joueurs afin d’avancer dans l’histoire, beaucoup de lecture, mais aussi d’écriture. C’est grâce à ces milliers d’heures passées sur ce jeu que j’ai pu améliorer mon anglais, mon vocabulaire et ma grammaire, j’ai aussi appris à connaître le clavier par cœur. En effet, à cette époque, personne ne pouvait communiquer vocalement avec les micros et devait pouvoir jouer tout en communiquant des informations vitales aux autres joueurs par écrit. Autant vous dire que ça créait des automatismes.

 

Apprendre une langue grâce aux applications ?

Aujourd’hui, les smartphones nous permettent d’accéder en permanence à des contenus pédagogiques et interactifs. Et je dois avouer que j’ai utilisé plusieurs programmes en complément d’apprentissage pour travailler les langues. Je vais vous en présenter ici quelques-uns que j’ai beaucoup appréciés

Rosetta Stone

Est-ce que je vous ai déjà parlé de Rosetta Stone ? Dirais-je si j’étais Laurent CACCIA. Et je dois avouer qu’il a bien fait son travail d’influenceur quand je cherchais une méthode alternative pour apprendre le coréen et varier les façons d’apprendre. Et J’ai eu exactement ce que je voulais. Le principe derrière Rosetta Stone est de plonger en immersion totale dans une langue, comme si l’on apprenait la langue naturellement en étant en situation. Il n’y a pas de cours, juste des scènes présentées en image qui vous font déduire des mots, des phrases et des constructions grammaticales par la variation et la répétition. J’ai trouvé qu’il s’agissait d’une excellente manière de fixer des expressions et du vocabulaire. De plus, certains exercice permettent de s’entraîner à la prononciation, ce qui est excellent pour une langue vivante. Un seul défaut, la taille des images sur mon téléphone.

AnkiDroid

AnkiDroid est une application parfaite pour stimuler sa mémoire grâce à des fiches de révision virtuelles. Il est ainsi possible de créer ses propres cartes de vocabulaire et télécharger celles qui vous trouverez sur internet. C’est vraiment une méthode que j’ai beaucoup apprécié pour apprendre le vocabulaire et le mémoriser. Mais je vous invite à faire l’essai et l’adapter à votre propre apprentissage.

Duolingo

Duolingo est une application assez sympathique pour apprendre une langue. Elle propose non seulement une partie théorique avec des cours à propos du chapitre, puis des exercices à difficulté croissante pour mémoriser le vocabulaire et les phrases. C’est aussi une bonne solution de complément pour faire travailler le vocabulaire et les phrases, surtout qu’il est également possible d’échanger avec les autres utilisateurs. En plus, si vous êtes dans un esprit compétitif, c’est aussi possible de comparer vos scores avec les autres étudiants et tenter d’accéder aux plus hautes places du podium hebdomadaire.

 

 

 

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